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Le blog de Ben Tyrion

Surtensions - Olivier Norek (Michel Lafon, 2016)

12 Avril 2016 , Rédigé par Ben Tyrion

Surtensions - Olivier Norek (Michel Lafon, 2016)

Le polar est un genre littéraire auquel j’ai pris goût il y a plus de 20 ans (grâce aux chroniques de Pompon sur Radio 21…). Après une interruption de quelques années – mes lectures de polars étant sporadiques pendant cette période, me concentrant sur la philosophie, un peu de théologie, et des romans « classiques » – j’ai repris le cours de mes lectures policières à la l’occasion de la sortie, en poche, de Code 93 d’Olivier Norek, découvert sur la table « polars » de mon libraire. La 4e m’emballe rapidement, et je dévore ce roman en quelques heures… Code 93 tient donc une place à part dans mon univers de lecteur puisqu’il m’a tellement titillé que je peux affirmer qu’il a relancé le cycle : Norek m’a rouvert les portes de la spirale du polar. Quelques mois plus tard, c’est à Territoires de constituer pour moi une véritable « claque » : son rythme, sa descriptions des banlieues, des rapports entre flics, politiciens et truands… son côté réaliste, sans humour, noir… la perfusion prend, me voici devenu « Norek addicted ».

Aussi, c’est avec une impatience certaine que j’attendais la sortie de Surtensions, son troisième opus. Il me tardait de retrouver Coste et sa bande du SDPJ 93.

Le prologue du livre intrigue d’emblée et fait jaillir les questions : réalité ou fiction, Coste a/aurait tué, et se retrouve entre les mains d’une psychologue de la police, comme de coutume dans ces cas-là… il s’apprête à livrer son témoignage. Mais on n’en sait pas plus à ce moment.

Le décor suivant est celui de la prison de Marveil. Nano, détenu suite à une erreur de jugement dans le cadre d’un affaire de braquage, sa sœur Alex qui va chercher par tous les moyens de le faire sortir de là avec sa bande familiale corse et l’aide de leur bien sinistre avocat. Parallèlement, David Sebag est kidnappé, son père est prêt à offrir un max aux ravisseurs pour le récupérer et à ne pas chanter aux flics… Mais Coste va tout faire pour coffrer le ravisseur, qui finira par se retrouver à Marveil également.

Tout est alors lancé, et c’est à un véritable jeu de cache-cache que jouent d’une part Alex et les siens et d’autre part Coste et son service. Jusqu’à un dénouement haletant et prenant aux tripes, que vous aurez plaisir ou terreur à découvrir.

J’ai retrouvé les ingrédients chers à Norek : le SDPJ 93 et la brigade de Coste. C’est un Coste mélancolique que l’on croise, un Coste qui cherche, qui pousse l’enquête, qui se confronte à ses propres impasses et qui semble au bout du rouleau malgré tout. Des braqueurs futés et prêts à tout pour réussir leurs sales coups, et disposés à faire justice eux-mêmes. Les tribulations de l’esprit des protagonistes est plus mis en évidence, me semble-t-il, que dans les deux premiers romans de Norek, donnant par moment le sentiment d’un roman un brin plus intime (attention, je n’ai pas dit qu’il s’agissait d’un policier « psychologique » non plus !). L’univers carcéral est décrit de manière réaliste, sans excès : la description correspond à ce que j’en entends dire. Les méfaits (je n’en dis pas plus) des truands sont également relatés avec un certain réalisme.

Toutefois, j’avoue avoir ressenti, au cours de ma lecture, un sentiment de « trop peu ». Trop peu de noirceur sociale, trop peu de conflits entre flics, trop peu dans la description du rapport au mal… Le ton étant donné dans Code 93 et Territoires, j’ai par erreur projeté ce que j’attendais du 3e roman de Norek, plutôt de laisser le récit s’imposer à moi, sans doute. Non, Coste ne devient pas un Eddy Caplan (cf. la série Braquo). Il faut que je m’y résolve : Coste reste un flic honorable et « propre ». C’est une qualité bien évidemment !

Au final, et malgré ce petit bémol, j’ai fort apprécié les retrouvailles avec Coste, dont le personnage, à présent lourd de l’expérience dont il est question dans le prologue, pourrait bien ne pas en rester là, c’est ce que je lui souhaite : bien des pistes sont encore à exploiter, à Norek de nous les faire découvrir ! Un excellent polar, dont les éléments de l’intrigue sont plus classiques pour le coup que ceux de Code 93 et de Territoires, mais dont le rythme n’a rien à leur envier !

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